Auguste Victor FIEVET

Auguste Victor FIEVET est né à Lille (Nord) le 8 janvier 1890. Il est le fils légitime de Charles Jules FIEVET, fileur de coton, âgé de 28 ans et de Marie Roseline LOHIEZ, âgée de 19 ans. Il a pour frère Charles Augustin.


Arbre généalogique de Louis Henri ROUSSEAUX
Les descendants de Léonie Louise FIEVET
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Liste des domiciles d'Auguste
Date Adresse
8 janvier 1890 rue du Grand Balcon
à Lille
11 mars 1922 248 rue Jean Jaurès
à Anzin
avril 1930 1 rue Jean Jaurès
à Petite-Forêt
17 décembre 1960 803 rue Jean Jaures
à Bruay-sur-L'Escaut

La mobilisation d'août 1914

Âgé de 24 ans en 1914, Auguste est mobilisé en tant que soldat de 2e classe et rejoint la 4e compagnie du 1er bataillon du 33e Régiment d'Infanterie (source).

portrait d'Auguste Victor FIEVET
Portrait d'Auguste Victor FIEVET
(source: Archives Départementales du Nord)

En route vers le front

Le 5 août 1914, vers cinq heures, le 33e Régiment d'Infanterie s'embarque en gare d'Arras (Pas-de-Calais) à destination d'Hirson (Aisne). L'auteur de l'Historique du 33e Régiment d'Infanterie pendant la Grande Guerre raconte que "Les physionomies étaient rayonnantes d'entrain et de confiance. Tous portaient au cœur l'espoir d'une rapide épopée". Il ajoute ensuite que le trajet d'Arras à Hirson se fit au milieu des chants et des fleurs. A Hirson, des vivres de débarquement sont distribués aux Hommes. Faute de voiture disponible pour le transport des troupes, les hommes sont retenus aux abords de la gare pendant près de 2 heures. Puis, le régiment cantonne à Saint-Michel (Aisne).

L'intérieur de la gare d'Arras vers 1914-1915 sur une carte postale ancienne
L'intérieur de la gare d'Arras en 1914-1915
(Source: Wikipedia Commons)

Le 7 août, le régiment cantonne à Saint-Michel, et le 8, il se dirige vers Maubert-Fontaine (Ardennes), puis à Bourg-Fidèle (Ardennes) à 2 kilomètres de Rocroi. Pendant les journées des 6 et 7 août, le 33e Régiment d'Infanterie avait accompli, avec des réservistes non entraînés, de 60 à 70 kilomètres en vingt-six heures, sans laisser un seul traînard.

L'invasion de la Belgique

Le 9 août, le général commandant le 1er Groupe d'Armée réuni à Maubert-Fontaine les officiers et leur exposa la situation générale : Une armée allemande dite «de la Meuse», composée de quatre corps d'armée et commandée par le général VON EMMICH, a envahi la Belgique; elle a passé en partie la Meuse, au nord de Liège, et se porte à l'attaque de cette place. Les Allemands ont violé le territoire belge. Quatre de nos divisions de cavalerie, concentrées autour de Mézières (Ardennes), sous le commandement du général SORDET, ont pénétré en Belgique pour opèrer contre VON EMMICH. Ce corps de cavalerie est appuyé par une brigade d'infanterie échelonnée le long de la Meuse, couvrant la concentration du 1er corps...

portrait du général allemand Von Emmich
Le Général Von Emmich
(Source: Wikipedia Commons)

Mais cette brigade vient de recevoir l'ordre de se porter vers l'Est. Le 1er corps doit, de ce fait, assurer sa couverture par ses propres moyens. Le régiment reçoit, en conséquence, l'ordre d'aller garder les ponts de la Meuse, dans la région de Monthermé (Ardennes) ainsi que les ponts de Fumay (Ardennes). II séjourne trois jours à Fumay. Le 13 août 1914, Auguste et le 33e Régiment d'Infanterie entre à Treignes, en Belgique, salué par des acclamations enthousiastes et des cris prolongés de «Vive la France !».

La "bataille de Dinant"

Dès le lendemain (le 14 août), le 33e Régiment d'Infanterie partait, par alerte, à deux heures, dans la direction de Dinant (Belgique) et allait avoir l'honneur de participer au premier choc sérieux en Belgique, entre l'armée française et l'armée allemande.

La citadelle de Dinant au début de 1914 sur une carte postale ancienne
La Citadelle de Dinant, début 1914
(source: Gallica/BNF)

Les Allemands, ayant Bruxelles pour objectif, s'avançaient en masses compactes. Une armée au nord, s'était heurtée aux forts de Liège (Belgique), une autre avait franchi la Meuse entre Liège et Namur.

Le même jour, les Allemands signalent leur présence par une audacieuse reconnaissance et dessine une courte attaque contre nos lignes. Des autos-mitrailleuses allemandes, débouchant de la rive droite de la Meuse par le pont d'Anseremme (Belgique), à 4 kilomètres au sud de Dinant, dispersèrent le poste français et ouvrirent le passage à un escadron de uhlans qui s'avança sur la rive gauche jusqu'à Anthée. Cet escadron fut accueilli, à dix-sept heures, par les mitrailleuses du 33e Régiment d'Infanterie qui étaient en position au nord du village; arrêté net, il rebroussa chemin.

Le 15 août, les Allemands attaquent Dinant avec des forces imposantes. La ville, partagée en deux parties par le fleuve, est dominée, sur la rive droite, par la citadelle, qui surplombe le terrain d'une centaine de mètres. Au sud de celle-ci, se trouve la tour de Montfort. Ce furent les deux premiers objectifs visés par les Allemands. Malgré l'héroïque résistance du 148e R.I., ces deux points tombèrent entre les mains de l'ennemi, qui utilisa ces positions pour écraser de ses feux, toute la rive gauche du fleuve.

Le 33e Régiment d'Infanterie, accouru d'Anthée, prit position, à cinq heures, le long de la voie ferrée. Deux compagnies, 10e (capitaine CARTON), 12e (capitaine BATAILLE), reçurent l'ordre d'aller réoccuper la citadelle. Le mouvement fut conduit d'une façon si rapide, que les Allemands, surpris, s'enfuirent, abandonnant la position. Mais peu après, la citadelle fut soumise à un feu d'artillerie tellement violent que la forteresse s'effondra de toutes parts, ensevelissant une partie des occupants et un certain nombre d'habitants.

La ville de Dinant après les combats d'août 1914
Dinant détruite en 1914

Le commandant du détachement prit alors le parti de rejoindre le régiment. La 12e commença le mouvement. Accueillie, dès son départ, par une grêle de balles provenant des mitrailleuses allemandes installées dans la tour de Montfort, elle rebroussa chemin après avoir subi de très lourdes pertes. La 4e compagnie, dont faisait partie Auguste, en arrivant sur le plateau au nord de la ferme du Rond Chêne, est prise subitement sous le feu de l'artillerie et de nombreuses mitrailleuses invisibles en position à petite portée sur la rive droite de la Meuse.

Localisation de la ferme du Rond Chêne sur une carte de Dinant et ses environs
La ferme du Rond Chêne sur une carte de Dinant
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En quelques minutes, 90 hommes sont mis hors de combat dont Auguste qui est blessé par balle au pied droit, à la cheville et à la main. Il est évacué à l'hôpital 31 de Nantes et devient invalide à 40%. Selon les Archives Municipales de Nantes, l'hôpital 31 était situé dans l'ancien séminaire de philosophie, rue Saint-Clément et avait une capacité de 300 lits. Il fonctionne du 25 août 1914 au 24 septembre 1916.

Liste des hôpitaux de Nantes pendant la Première Guerre Mondiale
Les hôpitaux de Nantes
(source: Archives Municipales de Nantes)

Un lieutenant sera blessé le même jour, pendant la même bataille de Dinant : un certain Charles de GAULLE

L'après-guerre d'Auguste

Auguste reçoit la Croix de Guerre "étoile de vermeil" en août 1920, l'étoile de vermeil signifiant qu'il s'agit d'une citation concernant le corps d'Armée. La médaille militaire lui est quant à elle remise par décret du 11 avril 1962. Ma mère a très bien connu Auguste. Elle se souvient par exemple d'un cadre contenant un "diplôme" et une médaille, il aurait également tenu un magasin de chaussures en face de la place de Thiers à Bruay-sur-l'-Escaut.

Extrait de la fiche matricule d'Auguste Victor FIEVET
Extrait de sa fiche matricule
(source: Archives Départementales du Nord)
Carte d'ancien combattant d'Auguste FIEVET
Carte d'ancien combattant ayant appartenu à Auguste
(source: Archives Départementales du Nord)

Il est décédé à Bruay-sur-L'Escaut (Nord) le 1 juillet 1873.